Le saint du jour

La vocation monastique
Le monastère de Bellaigue est placé sous le vocable de Notre-Dame dans le mystère de son Assomption. Ce patronage nous rappelle que la Vierge glorifiée est notre modèle et que nous n’avons pas d’autre responsabilité à accomplir dans l’Église que d’anticiper dès cette terre la vie céleste de Marie qui se tient toujours devant la Face de Dieu. La vocation des moines est de communier à la vie que la Vierge Marie mène dans le Saint des Saints des Trois Personnes divines, puisque, à l’instar de la Reine de gloire, leur vie est toute consacrée à l’adoration, à l’action de grâces et à l’intercession.
« L’essentiel est d’installer la Sainte Vierge dans notre vie par voie de dépendance très intime. En lui donnant toute la place, on donne toute la place à Jésus. »
Dom Placide de Roton
Le mystère de l’Assomption est ce que nous devons vivre actuellement, et ce que nous vivrons éternellement. Puisse Notre-Dame de Bellaigue, notre Souveraine et notre Mère très aimante, nous prendre profondément en son Cœur Immaculé, pour que cachés en elle, nous soyons plus sûrement cachés avec elle dans le grand silence de Dieu. Qu’elle fasse de ses moines des vrais adorateurs, a n qu’ils ne soient de plus en plus que louange et offrande éternelle dans le secret de la Très Sainte Trinité. Maria protegente pervenies, c’est la devise de Bellaigue. « Avec la protection de Marie, tu parviendras ! »
La journée d'un moine
« Rien n’est petit dans la maison de Dieu, et quelque modeste, en apparence, que soit votre travail, si vous ne l’accomplissez pas bien, cela prouve que votre âme laisse à désirer devant le Seigneur. »
Mère Marie Cronier
3h15 : Réveil. Le réglementaire parcoure les couloirs des cellules avec une petite cloche pour réveiller les frères. Ceux-ci se rendent à l’église.
3h30 : Début de l’office des matines ou vigiles.
4h30 (5h les jours de fête) : retour en cellule et lectio divina. C’est une lecture silencieuse et méditée de la Sainte Écriture.
5h45 : Angélus puis Laudes.
6h15 : Temps de prière personnelle au chœur pour les frères. Messes privées pour les pères.
6h50 : Légère collation au réfectoire qui se prend debout et en silence.
7h45 : Office de Prime puis procession jusqu’à la salle capitulaire où le martyrologe du jour est lu ainsi qu’un passage de la Règle, commenté par le Père Prieur.
8h30 : Les frères se rendent à leurs différentes obédiences. Les étudiants et les novices ont leurs cours.
9h45 : Fin des cours, station dans le cloître et procession à l’église.
10h00 : Tierce suivie immédiatement par la messe conventuelle qui est toujours chantée.
11h20 : Reprise des cours pour les étudiants et les novices.
12h00 : Office de Sexte, examen particulier et Angélus.
12h15 : Déjeûner. À la fin du repas, procession et prières à l’église.
13h15 : Temps libre (sieste, lecture, oraison…).
14h00 : None.
14h15 : Travail manuel.
16h30 : Fin du travail. Lecture spirituelle.
16h55 : Station dans le cloître et procession à l’église.
17h00 : Vêpres, c’est l’office de la fin du jour suivi d’un temps d’oraison silencieuse à l’église.
18h00 : Collation (repas léger).
18h25 : Temps de lecture en cellule ou service de communauté.
19h00 : Chapitre du soir, la communauté se retrouve à la salle capitulaire pour y entendre une lecture.
19h15 : Office des Complies chanté par cœur dans l’obscurité. Ce bel office s’achève par le chant du Salve Regina. Début du grand silence qui ne sera rompu qu’après Prime le lendemain matin.
20h00 : Coucher et extinction des feux.
Les horaires des offices
Les chants monastiques
Le 15 octobre 2000, une poignée de moines, venus du lointain Brésil, pénétraient dans les vieux murs de l’abbaye de Bellaigue. À ces pierres silencieuses depuis deux siècles, à ce granit rugueux mais aux couleurs chatoyantes, des fils des premiers habitants de cette maison de prière, des fils de saint Benoît venaient rendre une âme : une âme, c’est-à-dire « une voix vivante » comme dirait sainte Hildegarde. Or une délicate attention de la Providence voulut que la liturgie de ce jour-là — qui était un dimanche — s’adaptât merveilleusement à l’événement. La messe du 18ème dimanche après la Pentecôte (peut-être à l’origine un ancien formulaire pour la dédicace d’une église ?) s’ouvre sur une vibrante invocation : Da pacem sustinentibus te et chante presque tout au long le bonheur qui envahit le coeur de l’homme quand il songe à la Maison de Dieu qui lui est préparée, telle un toit paternel.

La collecte, prière sacerdotale qui résume les voeux de l’Eglise en la circonstance, implore comme une grâce précieuse l’art de « plaire à Dieu ». On reconnaît là toute l’attitude d’âme de saint Benoît, qui, dans la fleur de son âge quitte tout pour embrasser l’unique ambition de « plaire à Dieu seul : soli Deo placere desiderans », écrit saint Grégoire.
Dès lors, la messe Da pacem demeure attachée à cette aventure, aventure de grâces et de prières, que constitue la renaissance, la résurrection de Bellaigue. Da pacem, Domine, sustinentibus : ceux qui attendent, ce sont tout à la fois ces pierres, désirant d’être réconciliées, rendues à leur ministère sacré pour redevenir un instrument de louange et de paix, et les moines eux-mêmes, dont la vie est une attente tranquille, une veille, les yeux fixés sur leur Seigneur, qu’ils cherchent, qu’ils poursuivent avec ardeur et persévérance, en témoins silencieux et immobiles de la sainte Espérance, de l’unique Amour, de la joie véritable, de la paix qui ne finit pas et dont les racines plongent dans le mystère de la vie de Dieu, dans le secret de l’éternité.
Pax œterna.
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