• le 28 octobre 2019

Chronique des travaux Juin-Juillet

« Ne rien préférer à l’amour du Christ » (RB 4,24). Telle est une des perles de notre sainte Règle qui en contient tant ! Cette sentence résume l’esprit qui nous anime dans la poursuite de ce chantier. Notre projet de reconstruction et de restauration de notre monastère serait vain, futile et nuisible même, s’il n’était animé de cet amour du Seigneur. Amour qui nous pousse à nous confier toujours plus à Dieu, comme preuve de notre charité effective pour Lui. La secrète de la messe du Cœur Immaculé de Marie résume bien l’esprit de notre projet : « Offrant à votre majesté l’Agneau immaculé, nous vous supplions, Seigneur, d’embraser nos cœurs de ce même feu divin qui enflammait d’une manière ineffable le cœur de la bienheureuse Vierge Marie ». Abandon qui conduit à la confiance et à l’amour devant toutes les délicatesses de la Providence, devant tous les soutiens et les dévouements connus et inconnus que Dieu suscite pour mener à terme son projet. Sans Lui, ce projet, ce beau projet ne serait « qu’airain qui sonne » (1Co 13,1). Poussé par cet amour dévorant du Christ « qui croit tout, espère tout et supporte tout » (1 Co 13,7), nous faisons une fois de plus appel à vous pour nous soutenir dans cette aventure dont le terme est le Ciel.

Ateliers

« Le monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l’on y trouve tout le nécessaire, à savoir de l’eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu’on puisse pratiquer les divers métiers à l’intérieur de la clôture. De la sorte les moines n’auront pas besoin de se répandre au dehors, ce qui n’est pas du tout avantageux pour leurs âmes. » (RB 66,15 du portier du monastère). C’est le souci de répondre du mieux que nous le pouvions à notre bienheureux Père saint Benoît qui nous a guidé dans la construction de ces ateliers. Aujourd’hui, grâce à votre générosité, les murs sont sortis de terre et le gros œuvre est terminé. Dans les semaines à venir une toiture végétalisée viendra couvrir la chape de béton et aidera le bâtiment à se « fondre » dans le paysage ; en effet, nous sommes sur un site classé et protégé. Nous devons donc veiller, avec soin, à préserver le cadre architectural et paysager du site. La dernière touche consistera à monter les parements de moellons qui viendront « habiller » le bâtiment, pour dissimuler le béton. Ainsi nos ateliers auront l’aspect extérieur d’une grange paysanne.

Ces ateliers nous permettront de mieux garder la clôture. Nous pourrons faire sur place ce qui maintenant réclame de nombreuses sorties. Il est prévu d’y installer dans un premier temps : la miellerie, la menuiserie, le garage, le local potager et un local pour divers rangements. La vie contemplative est un trésor sur lequel il nous faut veiller jalousement. Sa beauté et sa rareté en manifeste sa valeur. A nous de veiller à la conserver dans la fidélité aux Pères du monachisme. Saint Antoine disait : « De même que les poissons meurent s’ils s’attardent sur la terre sèche, de même les moines qui traînent hors de leur cellule ou qui passent du temps avec des gens du monde se relâchent de la tension de leur recueillement. Il nous faut donc, comme le poisson à la mer, nous hâter à notre cellule, de peur que, traînant dehors, nous oubliions la vigilance intérieure. ».

Toitures abbatiale

Petit à petit au fil des semaines, la toiture de notre abbatiale retrouve la beauté de sa première jeunesse. Et nos cœurs chantent de joie et de reconnaissance face à cette renaissance inespérée ! Le versant sud est pratiquement terminé. Les maçons devraient intervenir d’ici quelques semaines pour la réfection de la partie haute du pignon de la façade ouest. Et, si tout se passe bien, les couvreurs auront achevé, pendant ce temps, le versant nord. Nous aurons ainsi le bonheur d’offrir pour la solennité de la Maternité divine de Marie une Maison toute belle, symbole de ce sein où s’enferma Celui que l’univers ne peut contenir comme le chante l’Alléluia de cette même fête : « Alleluia, alleluia. Vierge Mère de Dieu, Celui que tout l’univers ne peut contenir s’est enfermé dans votre sein en se faisant homme. Alleluia. ».

Aile sud

Après un long repos dû à quelques difficultés techniques, les travaux reprennent avec vigueur sur l’aile sud. En quelques semaines, la dernière dalle (celle des combles) est coulée ; puis les tailleurs de pierre posent et fixent les corniches qui supporteront la charpente et la toiture. Ils attaqueront bientôt la pose des encadrements des fenêtres. Maintenant les charpentiers sont à pied d’œuvre pour le montage des fermes, poutres, sablière, arbalétriers et autres pièces… Le couvreur est déjà en vue pour la réalisation d’une belle toiture en tuiles plates de terre cuite. Tuiles de fabrication locale et semi-artisanale !

Chapiteaux

Notre sculpteur, M. Pascal Beauvais, poursuit son travail avec art et régularité. Il nous livre en juillet une série de nouveaux chapiteaux qui renouvelle notre joie et notre connaissance de la vie de Celle qui, plus vaste que les Cieux, est notre Mère. A travers sa sculpture M. Beauvais nous conte l’histoire de Notre-Dame et de son Fils. Nous en retiendrons trois pour cette chronique.

« Marie-Madeleine a donc eu en elle sept démons, car elle était remplie de tous les vices. Mais voici qu’ayant aperçu les taches qui la déshonoraient, elle courut se laver à la source de la miséricorde, sans rougir en présence des convives. Si grande était sa honte au-dedans qu’elle ne voyait plus rien au-dehors dont elle dût rougir. Que faut-il donc admirer le plus, mes frères : Marie qui vient, ou le Seigneur qui l’accueille ? Dois-je dire qu’Il l’accueille, ou bien qu’Il l’attire ? Je dirai mieux encore : Il l’attire et l’accueille, car c’est bien le même qui l’attire de l’intérieur par sa miséricorde et l’accueille au-dehors par sa douceur. » (Saint Grégoire le Grand Homélie 33 sur : La pécheresse chez le Pharisien.)

« Marie-Madeleine a donc eu en elle sept démons, car elle était remplie de tous les vices. Mais voici qu’ayant aperçu les taches qui la déshonoraient, elle courut se laver à la source de la miséricorde, sans rougir en présence des convives. Si grande était sa honte au-dedans qu’elle ne voyait plus rien au-dehors dont elle dût rougir. Que faut-il donc admirer le plus, mes frères : Marie qui vient, ou le Seigneur qui l’accueille ? Dois-je dire qu’Il l’accueille, ou bien qu’Il l’attire ? Je dirai mieux encore : Il l’attire et l’accueille, car c’est bien le même qui l’attire de l’intérieur par sa miséricorde et l’accueille au-dehors par sa douceur. » (Saint Grégoire le Grand Homélie 33 sur : La pécheresse chez le Pharisien.)

Voici un très beau texte de Pie XII qui explique la beauté et les exigences de la vie contemplative :

« Ce qu’on exige en premier lieu, c’est que par la prière, la méditation, la contemplation, le moine s’unisse à Dieu, que toutes ses pensées et ses actions soient pénétrées de sa présence et ordonnées à son service. Si cela venait à manquer, l’âme de la vie contemplative ferait défaut, et aucune prescription canonique ne pourrait y suppléer. Assurément la vie contemplative ne comprend pas que la contemplation, elle comporte encore bien d’autres éléments ; mais la contemplation y occupe la première place ; disons même qu’elle la remplit toute entière ; non pas en ce sens qu’elle ne permette de penser ni de faire autre chose ; mais parce que c’est elle, en dernière analyse, qui lui donne sa signification, sa valeur et son orientation.

La prépondérance de la méditation et de la contemplation de Dieu et des vérités divines sur tous les autres moyens de perfection, sur toutes les pratiques ; voilà ce que Nous voulons souligner et appuyer de toute Notre autorité. Si votre être n’est pas ancré en Dieu, si votre esprit ne revient pas sans cesse vers lui comme vers un pôle d’attraction irrésistible, il faudrait dire de votre vie contemplative : Cela ne sert de rien. Une vie contemplative sans véritable contemplation mériterait elle aussi qu’on dise d’elle : Cela ne sert de rien.

De même que le corps humain muni de tous ses organes, mais privé d’âme, n’est pas un homme, ainsi toutes les règles et tous les exercices d’un Ordre religieux ne constituent pas la vie contemplative, lorsque fait défaut la contemplation elle-même, qui en est le principe vital. » Pie XII

Cellule

L’entreprise de parqueteurs achève les dernières finitions (ponçage et huilage des parquets). Nos frères menuisiers, après avoir fabriqués un bureau et un lit « monastique », les installent dans une cellule témoin. Le cachet de ces deux meubles en chêne se marie parfaitement avec l’ensemble de la cellule. Nous goûtons d’avance le plaisir de vivre et de prier dans ce petit « oratoire » en miniature. Tout est dans l’équilibre, la sobriété des matériaux choisis et les tons de peinture !

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